Retour sur les fouilles archéologiques des "Cornilles"
Durant un mois, entre octobre et novembre 2019, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont mené une opération de fouille archéologique préventive, sur prescription de l’État (Drac Île-de-France), sur une surface de 1900 m² dans le centre-bourg de Chessy. Le projet d’un aménagement d’habitat collectif prend place sur l’emplacement d’un cimetière médiéval.
Au début des années 90, des opérations d’archéologiques préventives avaient permis d’étudier une zone d’habitat et un cimetière médiévaux datés entre le XIe et le XVIIe siècle de notre ère. 300 sépultures avaient été fouillées sur les 1500 repérées.
Trente ans plus tard, 89 nouvelles sépultures ont été mises au jour au sud du cimetière de Chessy. L'espace funéraire devait se poursuivre sous le cimetière actuel. L’extension maximale semble se situer entre le XIe et le XIIIe siècle. Par la suite la surface occupée a diminué, ce qui s’est s’accompagné d’une densification des sépultures. Cette rétractation va continuer jusqu’à aboutir, au tournant du XVIIe siècle, aux limites du cimetière actuel.
Le choix du lieu d’implantation du cimetière, situé à distance de l’église Saint-Nicolas, est liée à la présence d’une petite chapelle dédiée à Saint-Éloi et aujourd’hui détruite. Malgré la disparition quasi-totale des squelettes, des corps étendus sur le dos ont été observés, avec la tête vers l’ouest et l’absence de mobilier ; caractéristiques courantes car elles suivent les recommandations de l’Église. Les principaux apports reposent sur la mise en évidence d’aménagements variés pour les architectures funéraires, tels qu’une logette céphalique pour maintenir la tête et des banquettes ou encoches pour placer des traverses de manière à soutenir le couvercle.
Ainsi, la mise en place d’opérations archéologiques permet de sauvegarder les témoins des occupations du passé enfoui dans le sol qui vont être détruits par les aménagements du territoire (routes, autoroutes, voies ferrées, ZAC et bâtiments divers, publics ou privés…).
Lors de la fouille, tous les vestiges mis au jour sont enregistrés, photographiés et dessinés. Le mobilier archéologique est prélevé pour être étudié par les différents spécialistes (anthropologue, céramologue, géomorphologue…).
Un rapport de fouille est alors rédigé pour exposer les méthodes utilisées, les résultats observés et expliquer la compréhension générale du site par rapport à ce qui est connu localement ou à une échelle plus vaste.
article et photographies par Laure Pecqueur